Lorsqu’un proche décède, plusieurs interrogations émergent, notamment celle de savoir s’il est possible de continuer à conduire son véhicule. La réponse est oui, mais elle est accompagnée de démarches administratives à respecter. Ces obligations légales sont là pour éviter des situations conflictuelles et pour régulariser la situation du véhicule, qui devient un bien de la succession.
Ce guide vous guidera pas à pas dans les démarches nécessaires pour utiliser, céder ou vendre le véhicule d’un proche décédé. Si vous êtes héritier ou si vous envisagez d’utiliser le véhicule, vous devrez rapidement entamer des démarches pour régulariser les documents, notamment la carte grise et l’assurance.
Les conditions pour conduire le véhicule d’une personne décédée
1. Conduire le véhicule temporairement après un décès
Vous pouvez continuer à conduire le véhicule d’une personne décédée, mais cela ne doit être que temporaire et dans l’attente de la mise en ordre des documents légaux. Pendant les trois mois suivant le décès, il est toléré d’utiliser le véhicule sans changer immédiatement la carte grise, mais il faudra avoir en tête que ce laps de temps est court et qu’il ne doit pas être utilisé pour éviter les démarches administratives.
2. Les conditions nécessaires pour régulariser l’usage du véhicule
Si vous prévoyez de garder ou d’utiliser durablement le véhicule, vous devez obligatoirement procéder à la mise à jour de la carte grise pour qu’elle soit à votre nom ou au nom d’un autre héritier. Vous aurez besoin des documents suivants :
- Une preuve de votre qualité d’héritier (acte de notoriété, attestation du notaire, etc.).
- La carte grise du véhicule, signée et barrée par les héritiers s’il s’agit d’une vente.
- Un justificatif de domicile de moins de six mois.
- Un contrôle technique valide, pour les véhicules de plus de quatre ans.
Une fois ces documents réunis, il faut faire la demande de changement de carte grise sur le site de l’Agence Nationale des Titres Sécurisés (ANTS). La procédure est simple, mais il est important de ne pas dépasser les délais.
Les démarches administratives obligatoires
1. Changer la carte grise dans les trois mois
L’obligation principale consiste à changer le certificat d’immatriculation dans les trois mois suivant le décès. Passé ce délai, il devient illégal de circuler avec le véhicule sans avoir mis à jour les papiers. Cela permet de régulariser la situation et d’éviter des conflits ou des amendes potentielles en cas de contrôle routier.
Dans les familles où plusieurs héritiers sont concernés, ils doivent se mettre d’accord pour désigner celui qui récupérera la voiture. Si aucun accord n’est trouvé, il est possible d’inscrire plusieurs copropriétaires sur la carte grise, mais un titulaire principal doit toujours être désigné.
2. Notifiez l’assurance du décès
L’assurance automobile du défunt doit être informée du décès rapidement. Si le véhicule est assuré, il peut continuer à l’être durant les démarches administratives, tant que l’assureur est informé. Toutefois, si l’assurance a été résiliée au moment du décès, il vous sera impératif de souscrire une nouvelle assurance à votre nom avant d’utiliser le véhicule.
Les alternatives si vous ne souhaitez pas garder le véhicule
1. Vente du véhicule
Si vous n’avez pas besoin du véhicule ou si aucun héritier ne souhaite le conserver, la vente est une option judicieuse. Pour cela, vous devez :
- Obtenir l’accord de tous les héritiers.
- Faire estimer la voiture par un professionnel pour en déterminer la valeur.
- Transférer la carte grise avant de vendre le véhicule à un tiers.
Cela permet de liquider rapidement ce bien de la succession et de partager les gains entre les héritiers. Les documents nécessaires incluent un certificat de cession et la carte grise barrée et signée.
2. Donner le véhicule à un proche ou à une association
Une autre option est de faire don du véhicule, soit à un membre de la famille, soit à une association caritative. Dans ce cas, les démarches de transfert de propriété restent similaires à celles d’une vente, mais cela peut être avantageux d’un point de vue fiscal, surtout si le don est fait à une organisation reconnue.
Cas particuliers
1. Véhicule d’entreprise
Si le véhicule en question fait partie des actifs d’une entreprise, les démarches sont différentes. Il faut consulter les statuts de l’entreprise et obtenir l’accord des autres associés ou actionnaires. Cela nécessite parfois l’intervention d’un avocat spécialisé en droit des successions pour éviter les conflits.
2. Véhicule immatriculé à l’étranger
Si le véhicule est immatriculé à l’étranger, il est important de vous renseigner sur la législation du pays où le véhicule est enregistré. Dans certains cas, il sera nécessaire de ré-immatriculer le véhicule en France si vous souhaitez l’utiliser sur le territoire national.
Comment gérer le véhicule après le décès ?
1. Mise à la casse
Si le véhicule est en mauvais état ou s’il n’est plus utilisable, la mise à la casse est une solution. Cette démarche est gratuite et vous devrez fournir des documents prouvant que vous êtes l’héritier légitime. Le centre de véhicules hors d’usage (VHU) vous délivrera un certificat de destruction, et le véhicule sera officiellement retiré de la circulation.
2. Location du véhicule
Dans certains cas, les héritiers peuvent choisir de mettre le véhicule en location plutôt que de le vendre. Cette option peut être intéressante si le véhicule est encore en bon état mais que vous ne souhaitez pas l’utiliser. Il faudra toutefois souscrire une assurance spécifique et rédiger un contrat de location.
Conclusion : Que faire avec le véhicule d’une personne décédée ?
En résumé, il est tout à fait possible de continuer à conduire le véhicule d’une personne décédée, mais il est important de respecter certaines formalités administratives. Si vous ne souhaitez pas conserver le véhicule, la vente ou le don à un tiers peuvent être des options viables. L’essentiel est de régulariser rapidement la situation pour éviter les problèmes légaux.
FAQ
- Peut-on conduire la voiture d’une personne décédée sans changer la carte grise ?
Oui, mais uniquement pendant les trois mois suivant le décès. Ensuite, la carte grise doit être mise à jour. - Comment changer la carte grise d’un véhicule après un décès ?
Vous devez fournir les documents prouvant votre qualité d’héritier, un justificatif de domicile, la carte grise barrée, et faire la demande en ligne via l’ANTS. - Que faire si plusieurs héritiers veulent le véhicule ?
Ils doivent se mettre d’accord, sinon il est possible d’inscrire plusieurs co-titulaires sur la carte grise, avec un titulaire principal. - Que se passe-t-il si le véhicule n’est pas assuré au moment du décès ?
Vous devrez souscrire une nouvelle assurance avant d’utiliser le véhicule, car il est illégal de conduire un véhicule non assuré. - Peut-on vendre le véhicule sans avoir changé la carte grise ?
Non, la carte grise doit être transférée à un héritier avant que le véhicule puisse être vendu à un tiers.